Pourquoi Dieu permet-il tant de souffrances dans le monde ?

par Thomas Hodapp

Maladies, guerres, catastrophes, séparations touchent tous les humains. Mais alors que fait Dieu ? Pourquoi un Dieu bon permet-il autant de souffrances ? Cette question nous travaille tous.

Le contraste entre la bonté de Dieu et la douleur présente dans le monde est tellement fort que certains concluent que Dieu ne peut pas exister. D’autres, au contraire, se tournent vers Dieu pour trouver un réconfort dans la souffrance.

Montrons d’abord que la réaction de révolte face à la souffrance n’est pas une preuve contre Dieu mais plutôt un argument en sa faveur. Puis, afin de répondre à la question, il nous faudra examiner l’origine de la souffrance et les solutions que Dieu propose.

L’indignation comme signe de Dieu

Beaucoup de personnes rejettent Dieu à cause de la souffrance présente dans le monde. Elles sont tellement révoltées face au mal, qu’elles en concluent qu’un Dieu bon ne peut pas exister. Nous pouvons comprendre le désarroi ressenti. Mais est-il logique de rejeter Dieu à cause de la présence des désastres du monde ? En réalité, la réaction universelle de répulsion face au mal révèle qu’une loi morale nous habite tous. En effet, en chacun de nous, il y a le sentiment que la souffrance est anormale, qu’elle ne devrait pas exister. Mais pour quelle raison avons-nous ce sentiment universel d’anormalité ? Il existe bien en nous une loi qui condamne le mal. Et s’il existe une loi universelle, il doit exister un législateur universel1. Notre révolte contre la souffrance plaide en réalité en faveur de l’existence d’un législateur universel, qui n’est autre que Dieu. L’auteur britannique C. S. Lewis, athée devenu chrétien après de longues réflexions, a écrit au sujet du problème de la souffrance : « L’argument que je retenais contre Dieu était que l’univers paraissait si cruel et si injuste ! Mais d’où pouvait bien me venir cette idée de juste et d’injuste ? On ne peut définir une ligne brisée qu’en possédant la notion de ligne droite. À quoi comparais-je cet univers quand je l’appelais injuste ? Si tout le spectacle était mauvais et sans signification de A à Z, pourquoi donc moi, acteur supposé, avais-je une telle réaction contre lui ?2 ». Ainsi, loin de nier l’existence de Dieu, notre réaction face à la souffrance oriente notre raisonnement vers lui.

D’où vient la souffrance ?

Nous nous posons alors la question suivante : d’où vient la souffrance si un Dieu bon a créé le monde ?

Cette question nous amène aux origines de l’humanité. Dieu avait créé un cadre de vie magnifique pour l’Homme, sans souffrance. Mais l’humanité a décidé de tourner le dos à Dieu, de lui désobéir. Cette rébellion contre Dieu a provoqué plusieurs ruptures dans les relations : rupture dans la relation de l’Homme avec Dieu, rupture dans la relation des hommes entre eux, rupture dans la relation de l’Homme avec lui-même et rupture dans la relation de l’Homme avec la nature3. Ces différentes cassures provoquent la souffrance. De même qu’un arbre privé d’eau souffre, l’Homme souffre de la relation brisée avec Dieu, source de sa vie.

Comme Dieu est bon et reste bon malgré la rébellion de l’humanité, il propose plusieurs solutions à la souffrance.

Solution 1 : la suppression totale de la souffrance

Nous l’avons vu, la souffrance est anormale et entre en contradiction avec la loi que Dieu a mise en nous. Comme Dieu est tout-puissant, il a le pouvoir d’éradiquer toute souffrance. Et c’est ce qu’il va faire, à la fin du monde. Il va instaurer un règne de paix, de justice et de joie. La Bible promet : « La mort ne sera plus. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu » (Apocalypse, chapitre 21, verset 4). Cette solution est offerte à tous. Mais seulement ceux qui seront sortis de leur rébellion contre Dieu pourront la saisir.

Solution 2 : la lutte contre la souffrance

La solution 1 peut ressembler à une fuite en avant. Mais ce n’est pas le cas, car la personne qui a fait la paix avec Dieu est appelée à lutter contre la souffrance. Un exemple historique d’une telle lutte est la création des hôpitaux. Les chrétiens, forts de leur espérance dans un monde débarrassé de la souffrance, se sont mis au service de ceux qui souffrent.

Solution 3 : le soutien de Dieu dans les moments difficiles

Dieu n’est pas indifférent à la peine humaine. Il a lui-même connu la souffrance. En effet, Dieu est venu dans un monde de pleurs et de douleurs en la personne de Jésus-Christ. Il peut ainsi compatir à la souffrance4. Nombre de chrétiens peuvent témoigner que Dieu les a secourus dans des temps de souffrance. Paul Claudel, écrivain français, membre de l’Académie Française, a écrit : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance, il n’est même pas venu pour l’expliquer. Il est venu pour la remplir de sa présence ». La Bible le dit également : « L’Eternel est proche de ceux qui ont le cœur brisé. Il sauve ceux qui ont un esprit abattu »5.

Pourquoi ne pas mettre fin à la souffrance maintenant ?

Les différentes solutions apportées par Dieu ne disent pas pourquoi il n’intervient pas dès à présent pour stopper la souffrance. Pourquoi n’empêche-t-il pas l’enfant de tomber du balcon, le chauffard de prendre la voiture, etc. ? Dieu a doté l’Homme d’une dignité élevée dont une des marques est la responsabilité. Si Dieu intervenait directement pour empêcher toute souffrance, nous serions comme dans une maison hantée, où la causalité normale n’a pas cours, dégagés des conséquences de nos actes. Nous ne serions plus responsables. De plus, la suppression de la souffrance implique également d’arrêter ceux qui la causent, et il est bien possible que cela nous inclue personnellement6. En vertu de sa justice, Dieu va un jour supprimer la souffrance, mais en vertu de sa patience, il laisse encore du temps pour que plusieurs se tournent vers lui.

 

© Thomas Hodapp, article tiré de du site www.questionsuivante.fr  

1. Voir notre article « Si Dieu n’existe pas, qui est en droit de décider de manière absolue de ce qui est bien ou mal ? ».
2. C. S. LEWIS, Les fondements du christianisme, Ligue pour la Lecture de la Bible, Sixième édition 2006, p 54.
3. On peut voir ces différentes dimensions dans le récit de la rupture entre Dieu et l’homme au chapitre 3 du livre la Genèse, premier livre de la Bible.
4. « Nous n’avons pas un grand–prêtre incapable de souffrir avec nous de nos faiblesses. Au contraire, notre grand-prêtre a été tenté en tout comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. », Epitre aux Hébreux, chapitre 4, verset 15 (traduction Bible en Français courant).
5. Psaumes, chapitre 34, verset 19.
6. Voir aussi notre article « Quelle solution face au Mal? ».

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