Qui sont les chrétiens évangéliques

L’Évangile.net est un outil créé avec l’aide de plusieurs associations chrétiennes évangéliques qui partagent la confession de foi du CNEF (Conseil national des évangélique de France). Le protestantisme évangélique est aujourd’hui une partie importante du christianisme dans le monde. Vous trouverez ci-dessous quelques réponses à diverses questions souvent posées au sujet de la foi évangélique.

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Qui sont les « chrétiens évangéliques » ?

L’adjectif « évangélique » se réfère à l’Évangile. Il désigne certaines Églises (et chrétiens) rattachés au protestantisme. Ce terme, longtemps considéré comme synonyme de « protestant », identifie aujourd’hui un courant particulier du protestantisme.

 

Les racines des évangéliques remontent au début du protestantisme, au XVIe siècle1. Ils partagent encore aujourd’hui les valeurs fondamentales des réformateurs (Martin Luther, Jean Calvin, etc.). De plus, ils se reconnaissent volontiers ce qui a été revendiqué dès l’origine de la réforme : à savoir la séparation des Églises et de l’État et a plaidé pour des assemblées autonomes composées de convertis. Il convient donc de désigner les évangéliques en France par l’expression plus complète de «protestants évangéliques». Celle-ci tient compte du passé tout en permettant de les distinguer des Églises protestantes dites historiques comme les Églises réformées ou luthériennes. Cette distinction est d’ailleurs établie par le Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité du CNRS. Elles remontent même aux origines du christianisme. « Elles [les Églises évangéliques] sont issues du courant évangélique qui remonte à Jésus de Nazareth et, à travers les siècles, a porté tous les vrais disciples de celui-ci ».  

 

1. Elles remontent même aux origines du christianisme. « Elles [les Églises évangéliques] sont issues du courant évangélique qui remonte à Jésus de Nazareth et, à travers les siècles, a porté tous les vrais disciples de celui-ci ».  L’Essor des Églises évangéliques, Philippe LARRÈRE (prêtre dominicain), Éditions Centurion, page 7.

Comment définir la foi évangélique ?

Celle-ci se résume en trois points, partagés par l’ensemble des protestants évangéliques :

  • Le caractère normatif de la Bible. Elle est la référence de la foi évangélique. Elle est considérée normative à la fois sur le plan théologique et pratique.
  • L’importance d’une conversion personnelle. On ne naît pas évangélique, on le devient par choix personnel et engagement individuel. C’est ce qui explique l’importance accordée au baptême d’adulte. Celui-ci est l’expression publique d’une foi vécue et assumée, à l’opposé d’une simple tradition.
  • L’universalité du message de l’Évangile et l’importance, pour les chrétiens évangéliques, de le faire connaître autour d’eux dans le respect de la liberté individuelle.

Que croient les évangéliques ?

Cette question revient fréquemment aujourd’hui. Il y a plusieurs manières de comprendre le protestantisme évangélique : historique, sociologique, etc. L’une d’entre elles consiste à examiner ce que croient les évangéliques, à envisager le contenu de leur foi. Cette approche est particulièrement intéressante puisque le credo évangélique constitue leur « patrimoine génétique commun ». Même s’ils sont répartis dans de nombreuses organisations et se présentent sous différentes étiquettes, ils ont en commun un grand nombre de convictions fondées sur la Bible qui leur sont essentielles. En particulier, celles ci-dessous :

  • LA BIBLE : Nous croyons à la divine inspiration et à l’autorité souveraine des Saintes Écritures, constituées des soixante-six livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui sont la Parole de Dieu […].
  • DIEU : Nous croyons en un seul Dieu souverain ; Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de l’univers […].
  • JÉSUS-CHRIST : Nous croyons en Jésus-Christ, à sa parfaite divinité et sa préexistence éternelle, à sa naissance d’une vierge, […] à sa mort expiatoire à notre place, à sa résurrection et son ascension corporelles, à son prochain retour personnel, visible et glorieux.
  • L’HOMME ET LE PÉCHÉ : Nous croyons que l’homme, créé à l’image de Dieu, a chuté, […] dans la révolte, la corruption et la condamnation.
  • LE SALUT : Nous croyons que la justification de l’homme s’opère par la grâce de Dieu en Jésus-Christ seul médiateur entre Dieu et les hommes et qu’elle est reçue uniquement par la foi personnelle. Nous croyons à la nécessité de la repentance et de la nouvelle naissance conduisant à une vie de piété, […].
  • L’EGLISE : Nous croyons que l’Église universelle est l’ensemble des rachetés de Jésus-Christ, de toutes races, de tous les pays et de tous les temps […].
  • L’AU-DELÀ : Nous croyons à la résurrection de tous les hommes, à la félicité éternelle des rachetés, et au châtiment éternel des pécheurs impénitents.

Prennent-ils la Bible au pied de la lettre ?

Si les évangéliques ont la Bible pour norme, ils ne considèrent pas que tout texte biblique doit être interprété de manière littérale stricte. Un texte poétique ne sera pas lu de la même façon qu’un texte historique. Autre exemple, la Bible, qui n’est pas un livre scientifique, débute par un récit de la création et affirme à de très nombreuses reprises que Dieu est le Créateur de l’Univers. Or, si tous les chrétiens évangéliques reconnaissent que Dieu est le créateur, ils ne pensent cependant pas tous que la terre a été crée « en 6 jours de vingt-quatre heures » … Les évangéliques s’attachent avant tout aux enseignements importants confirmés par la Bible dans son ensemble. Ils reconnaissent que des affirmations plus isolées, et donc de moindre importance, sont d’interprétation incertaine.

Pensent-ils être les seuls à détenir la vérité ?

Les évangéliques n’ont pas le monopole de la vérité et ils le savent. Cependant, ils croient à l’existence d’une vérité unique et absolue, celle de Jésus-Christ qui, parlant de lui-même dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi… ». Pour les évangéliques, la vérité ne peut être la propriété d’aucune Église ni d’aucun groupe humain. Il s’agit de suivre le Christ qui est venu révéler Dieu le Père.

Contrairement à une idée reçue, une conviction religieuse forte ne conduit pas inévitablement à l’intolérance. Les évangéliques souhaitent témoigner de leurs croyances, en suivant l’enseignement et l’exemple du Christ qui les enjoint à « aimer son prochain comme [soi]-même3 ». Cette volonté de l’amour induit le respect de l’autre, de ses convictions, exclut toute violence et ne laisse pas de place au fanatisme. Ils n’ont nullement l’intention d’imposer leurs croyances à autrui.

Cependant, aucun groupe humain n’est à l’abri de comportements de repli sur soi ou de dérives sectaires. C’est alors que le rôle d’instances nationales régulatrices comme la Fédération protestante de France  ou le Conseil national des évangéliques de France prend toute son importance.

2. La Bible : Évangile selon Jean, chapitre 14 verset 6
3. La Bible : Évangile selon Matthieu, chapitre 22 verset 39

Les évangéliques sont-ils culpabilisateurs ?

Une foule de gens, dans notre société contemporaine souffre d’une profonde culpabilité. La nier ou la refouler n’est d’aucun secours. L’évangile repose sur l’offre de Dieu d’un pardon gratuit accordé à qui se reconnaît pécheur. Ainsi le message évangélique, exigeant par nature, est en réalité libérateur. De nombreux évangéliques témoignent de la joie d’être pardonnés et déchargés de toute culpabilité. Dans leur théologie, la centralité de la croix et l’œuvre de Jésus sont fondamentales. « Pour les protestants évangéliques, il n’y de christianisme authentique sans cette doctrine qui constitue à leurs yeux la clef de voûte de l’histoire du Salut4. »

Par ailleurs, les évangéliques aiment la vie d’autant plus qu’elle est pour eux un don de Dieu. La fête est au cœur de l’évangile. D’ailleurs la Bible parle, pour décrire les évènements de la fin des temps, d’un gigantesque banquet nuptial ! Souvent le public est attiré par la chaleur et la convivialité des églises protestantes évangéliques.

4. Sébastien Fath, Du ghetto au réseau. Le protestantisme évangélique en France 1800-2005, Labor et Fidès, 2005, p 33

Les évangéliques sont-ils une secte ?

Le rapport parlementaire sur les sectes5, bien conscient de la difficulté de définition, propose trois sens possibles du mot secte : étymologique, sociologique, et en termes de «dangerosité». Selon ces critères, le protestantisme évangélique n’est pas concerné par cette question. Cependant, aucun groupement humain n’est à l’abri de dérives sectaires.

Autres différences avec les sectes, les évangéliques possèdent deux atouts sociaux propres à les éloigner d’un fonctionnement sectaire :

  • Dans la ligne de la tradition protestante, les évangéliques accordent une place prépondérante au choix individuel. Cette attitude les tient a priori à l’écart des logiques «d’embrigadement» ou de «lavage de cerveau».
  • Les évangéliques sont très attachés au principe démocratique. Leurs Églises fonctionnent généralement de manière autonome. En principe, le pasteur ou les responsables sont élus par les membres de l’Église et les décisions soumises au vote des fidèles. Ce fonctionnement est à l’opposé de la domination d’un groupe par un gourou.
5. Rapport N° 2468 du 20 décembre 1995

Pourquoi parlent-ils tant de leur foi : sont-ils fanatiques ?

Par leur disposition à sortir de leurs temples et de leurs Églises et leur empressement dans l’annonce de l’Évangile, les évangéliques peuvent surprendre. Hommes et femmes de conviction, leur vie a été marquée par leur rencontre personnelle avec le Christ. Leur nouvelle relation avec Dieu donne un sens neuf à leur vie, un but à leur existence. Ils s’efforcent de calquer leur éthique personnelle sur les valeurs de l’évangile. Ils désirent le mettre en pratique et spontanément en parlent autour d’eux ! « C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle6 ! » Quoi de plus normal ? On ne dit pas d’un écologiste qui trie ses déchets, choisit de circuler à vélo en ville, refuse d’acheter des produits sous blister, qu’il est un fanatique parce qu’il s’efforce d’ajuster ses actes à ses convictions. Ni parce qu’il cherche à convaincre d’autres personnes d’adopter le même comportement !

6. Le Christ dans l’Évangile selon Luc, chapitre 6 verset 45

Pourquoi les évangéliques sont éclatés en plusieurs dénominations ?

La Bible constitue une caractéristique de premier plan dans la foi protestante évangélique, quel que soit le groupe.  Elle occupe habituellement une place prépondérante dans la spiritualité évangélique, c’est elle qui nourrit la foi des croyants. L’autorité de la Bible s’exerce dans le domaine de la foi et s’étend à tous les aspects de la vie : morale personnelle, choix éthiques, valeurs… La lecture personnelle quotidienne est encouragée. La lecture publique pendant le culte, les études bibliques constituent la colonne vertébrale de la vie des Églises protestantes évangéliques.

Les Français sont habitués à la structure pyramidale et monolithique du catholicisme. Par comparaison, chez les évangéliques, l’absence d’une hiérarchie affirmée, d’un clergé ou d’une structure unique surprend et parfois déroute.

Les évangéliques peuvent être considérés comme une famille dans laquelle l’essentiel du patrimoine génétique est commun à tous les membres qui la composent. Seuls quelques chromosomes diffèrent et vont donner naissance à des personnalités distinctes et uniques. Les évangéliques ont l’essentiel en commun. L’histoire, la compréhension variée de certains aspects théologiques et ecclésiaux secondaires, expliquent que les croyants se regroupent en diverses dénominations : baptistes, méthodistes, pentecôtistes, frères…

Comment devient-on chrétien évangélique ?

La prééminence du rôle de Jésus-Christ est liée à la doctrine de la conversion personnelle. Un « changement personnel suite à une expérience religieuse, la conversion s’interprète chez les protestants évangéliques comme un processus […]. L’individu reconnaît Jésus-Christ comme son « sauveur » mort pour ses péchés et ressuscité pour son salut. Cette étape s’accompagne de la repentance (regret du mal commis et volonté de ne plus le commettre à nouveau) et d’un choix d’obéissance (« suivre Jésus »), engendrant une reconfiguration globale de l’itinéraire biographique du converti7. »

Cette conversion est toujours une décision personnelle et libre. C’est pourquoi les évangéliques sont attachés à la notion de liberté de conscience et de liberté d’expression de la foi.

À quelques rares exceptions, ils manifestent leur conversion par le baptême reçu à l’âge adulte. Ils ne baptisent pas leurs enfants pour leur conserver la liberté de choix lorsqu’ils seront capables de décider par eux-mêmes.

7. Sébastien Fath, Le protestantisme évangélique, un christianisme de conversion, Éditions Brepols, 2004, p 335

Les évangéliques sont-ils d’origine américaine ?

Considérer les évangéliques comme un mouvement américain colonisant le monde est partial et inexact. Le mouvement évangélique est apparu sur le continent européen, en Suisse, en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Angleterre avant même… la naissance des États-Unis. D’ailleurs de nombreux évangéliques ont émigré en Amérique au XVIIe et XVIIIe siècle à cause du manque de liberté religieuse qui sévissait en Europe et singulièrement en France. Reste qu’un certain nombre d’Églises évangéliques en France, comme dans d’autres parties du monde, ont été fondées avec le concours de missionnaires américains, essentiellement à partir de la Seconde Guerre mondiale. Les évangéliques français ne dépendent d’aucune instance dirigeante située ailleurs dans le monde. S’ils entretiennent des relations internationales et favorisent des partenariats, ils le font par fraternité chrétienne tout en veillant à leur indépendance typiquement protestante.

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